La promotion du film “Jamais plus” (It ends with us) pose problème 🤔 ?

La promotion du film “Jamais plus” (It ends with us) pose problème 🤔 ?

Le film Jamais plus (It Ends With Us en version originale), adaptation du roman de Colleen Hoover raconte l’histoire de Lily Bloom, une femme piégée dans une relation abusive avec un homme, Ryle Kincaid.

Cependant, malgré les attentes suscitées par ce projet et le succès du livre , le film a rapidement fait l’objet de critiques voir d’un appel à boycott.

Non seulement pour son contenu, mais aussi pour la manière dont il a été promu.

Ces critiques concernent à la fois le message du film, la stratégie de communication adoptée pour sa promotion, et les produits dérivés associés.

On en parle ⬇️

Une promotion contestée dès le début

Justin Baldoni, l’acteur principal et réalisateur du film, a publiquement évoqué les violences conjugales. Insistant sur l’importance pour lui de ne pas réduire l’expérience des femmes victimes de violences, mais au contraire de montrer la complexité des relations abusives.

Il a souligné notamment son engagement à dépeindre ces relations de manière authentique en adoptant le point de vue féminin (female gaze) et en mettant en avant la perspective des victimes :

La question est toujours : “Pourquoi est-elle restée ?” C’est une mauvaise question. La question que nous devons nous poser est : “Pourquoi les hommes font-ils du mal ?”

Toutefois, malgré cette intention, la campagne promotionnelle a été perçue par beaucoup comme inappropriée et déconnectée de la gravité du sujet, notamment en raison de la manière dont Blake Lively, qui joue le rôle de Lily, a abordé la promotion.

Par exemple, lors d’une interview, un journaliste lui a demandé ce qu’elle ferait si une personne en situation de violence conjugale venait la voir pour demander de l’aide.

Sa réponse ironique, où elle a plaisanté sur sa capacité à aider une victime de violence conjugale, a été très mal accueillie.

Dans le contexte d’un film censé sensibiliser à la gravité des violences conjugales, cette réaction paraît déconnectée du message que le film doit transmettre.

Elle a également encouragé les spectateurs à venir voir le film vêtus de leurs plus belles robes à fleurs, une approche qui rappelle la campagne promotionnelle du film Barbie, où les spectateurs étaient invités à s’habiller en rose.

Sur les réseaux sociaux, certains ont repris ironiquement son expression “grab your friend, grab your flowers”.

(Traduction : “prenez votre amie, prenez vos fleurs”) pour souligner le décalage entre cette légèreté et la gravité du sujet abordé dans le film.

Comme par exemple le détournement “grab your friend and your cotton dress” (“prenez votre amie et votre robe en coton”), en référence au film 12 Years a Slave, qui traite de l’esclavage.

Des slogans et une imagerie inadaptés

Les slogans utilisés dans la promotion du film, tels que « Premier flirt, première passion, premier cœur brisé », ont également attiré l’attention.

Ces phrases, accompagnées d’images du couple formé par Lily et Ryle, ont donné l’impression d’une romance légère et innocente.

Pour beaucoup, cette présentation occulte la nature abusive de la relation et minimise la gravité du sujet central.

Elle met en avant les aspects romantiques de la relation entre les deux personnages principaux, sans aborder clairement les violences conjugales qui en sont pourtant le cœur.

Ce qui a été perçu comme inadapté en raison du jeune public auquel le film est en partie destiné.

En présentant la relation sous un jour trop romantisé, le film risque de banaliser les abus et de ne pas transmettre le message nécessaire.

Des produits dérivés controversés

Les critiques se sont également amplifiées avec la commercialisation de produits dérivés du film.
Tels que du vernis à ongles, des vêtements, et un livre de coloriage inspiré du roman.

Ce dernier a été annulé après une vague d’indignation.

L’idée même de produire un livre de coloriage basé sur une histoire centrée sur les violences conjugales a été jugée inappropriée.

De nombreux observateurs ont vu dans ces produits dérivés une tentative de capitaliser sur un sujet sensible, en le transformant en simple marchandise.

Détournant l’attention de la réalité des abus et en les transformant en une simple tendance commerciale.

Ces produits, destinés principalement à un public jeune, ont suscité des préoccupations quant à leur capacité à réduire la sensibilisation au problème,

Une absence d’avertissements jugée irresponsable

Un autre point de critique important pour certains a été l’absence d’avertissements ou de messages de sensibilisation dans le film lui-même (les fameux triggers warning).

traduction : Je n’avais aucune idée que le film “It ends with us” traitait de la violence conjugale. Je n’avais jamais lu le livre avant.

Pas d’avertissement ou quoi que ce soit dans la bande-annonce. Ils l’ont présenté comme une comédie romantique, et je suis absolument dégoûté. #BlakeLively

Pour d’autres ça a été l’absence de message d’information sur les violences conjugales, ou de numéro d’assistance pour les victimes, au début ou à la fin du film.

Ce qui a alimenté les critiques selon lesquelles la promotion du film était davantage axée sur l’aspect commercial et marketing, plutôt que sur un engagement sérieux à sensibiliser sur les violences conjugales.

“Jamais Plus” n’est pas, et ne doit pas être, perçu comme un film romantique.

Au-delà de la controverse générale, l’une des conséquences les plus préoccupantes de cette promotion est qu’elle pourrait minimiser les violences conjugales.

En véhiculant un message ambigu sur la nature de la relation centrale dans l’histoire, elle risque d’influencer négativement un public très jeune, encore en phase de construction de ses perceptions et de ses valeurs.

Ce public pourrait ne pas disposer des bases nécessaires pour appréhender correctement ou tolérer ce type de comportement.

En présentant le film et la relation abusive sous un angle romantisé, la campagne risque de banaliser la gravité des violences conjugales, en particulier aux yeux des plus jeunes.

Cela peut non seulement désensibiliser les plus jeunes à ces réalités, mais aussi promouvoir une compréhension dangereusement erronée de ce que sont réellement les abus.

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez êtes confronté(e) à des violences, n’hésitez pas à appeler le 3919, c’est gratuit et anonyme.

Vous n’êtes pas seules.

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