Le sexisme dans le streaming, un schéma de la société qui se répète aussi à travers le numérique

Le sexisme dans le streaming, un schéma de la société qui se répète aussi à travers le numérique

Le sexisme véhicule dans toutes les sphères de la société, et cela, depuis notre tendre enfance. L’univers du jeu vidéo, un univers fort masculin, n’échappe pas à cela. Entre sexisme et cyberharcèlement, ces streameuses sont constamment jugées sur ce qu’elles incarnent physiquement et non leurs productions.

Les femmes sont constamment évaluées sur leur apparence et non leurs compétences qu’elles appliquent au quotidien. C’est le cas des streameuses de jeu vidéo, jugées sur leurs apparences et non leurs capacités.

Être une femme dans l’univers du jeu vidéo

Le tweet du dessus résume bien l’idée que les hommes peuvent simplement exister dans l’espace du streaming pour leur contenu alors que les femmes doivent correspondre à des normes esthétiques.

C’est un mécanisme bien rodé, les hommes ont cette liberté de produire ce qu’ils veulent sans jugement et les femmes sont évaluées sur l’image de leur incarnation.

On peut voir apparaître des streamers avec une hygiène douteuse et cela n’affectera pas leur audience. Leur apparence n’est pas invisible, mais elle ne constitue pas une barrière décisive dans leur stream. Alors que pour les femmes, c’est tout autre chose.

Exemples :

Avant même de s’exposer devant la caméra et que leur contenu soit pris en compte, elles doivent se conformer à un esthétisme donné par la société. La jeunesse, le maquillage, la minceur ajoutent une plus-value dans les conditions d’accès à la reconnaissance.

Ce double standard est présent partout dans la société et montre une logique tout aussi active dans les autres industries culturelles.

L’exemple du cinéma avec Hollywood par les acteurs qui vieillissent est l’exemple le plus flagrant. En effet, les acteurs prennent en respect et deviennent des figures respectées alors que les actrices, disparaissent des premiers rôles, quand elles ne correspondent plus aux standards de beauté.

Des acteurs vieillissant comme Brad Pitt ou Tom Cruise qui continuent d’avoir des premiers rôles alors qu’ils ont tous deux dépassés les 60 ans.

Dans la musique, les hommes sont contemplés pour leur talent alors que les femmes, sur leurs apparences et leurs capacités à avoir un esthétisme conforme avant leur talent. L’exemple de Billie Eilish est malheureusement parfait puisqu’elle a adopté le port de vêtements amples au début de sa carrière pour éviter cette sexualisation à outrance.

L’univers du streaming répète ses schémas misogynes où l’image des femmes est d’abord prise en compte avant leur talent. Toute la société participe à la valorisation des corps de femmes avant leurs compétences.

On peut penser que le sexisme ne pousse que les hommes et les femmes à entrer en compétition alors que la concurrence féminine existe.

La concurrence féminine : quand le sexisme met en rivalité les femmes

La concurrence féminine, un concept vraiment présent dans toutes les sphères de la société. On pourrait remonter à la cour d’école, mais pas ici. La concurrence ou rivalité féminine est en général inconsciente et sournoise parce qu’elle pousse ces femmes à devenir rivales l’une de l’autre sur le terrain pour leur image en plus de leur contenu.

Certaines streameuses, pour se protéger, décident de ne pas s’exposer à la caméra pour éviter tout jugement sur leur physique et d’autres finissent par abandonner face au cyberharcèlement, surtout les créatrices racisées qui subissent la double peine, d’être des femmes et racisées.

Dans l’univers du streaming, plusieurs créatrices ont déjà dénoncé ce cyberharcèlement subi

Maghla en 2022 avait publié un thread sur X (ex-Twitter) de tout le cyberhacèlement qu’elle vit, Ultia qui depuis 2017, subit du cyberharcèlement avec quatre prévenus qui ont été jugés en début d’année. La peine la plus dure est de six mois de prison ferme. Il y a aussi Kyria, qui était stalkée par un homme.

Bref, un harcèlement banalisé pour toutes les femmes qui s’exposent à une visibilité accrue, peu importe le domaine. On peut aller plus loin avec le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, qui publie un rapport annuel sur l’état du sexisme dans la société.

Celles qui restent, rentrent dans le jeu de l’objectivation et de la fétichisation au détriment de leur travail ou résistent à cela au risque d’être invisibilisées.

Le collectif Afrogameuses est apparu en 2020 à cause de cela. Les personnes racisées subissent énormément de commentaires racistes et sexistes, Afrogameuses se veut comme un espace de sororité pour ces personnes déjà invisibilisées dans l’univers du streaming.

Dénoncer ce schéma est vital pour le bien-être des créatrices de contenus, qui s’exposent au numérique, perçu comme un espace ouvert à tous et absolument pas méritocratique.

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